Didier Raoult


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Le Prix scientifique 2015 de la Fondation Louis D. (450 000 euros) sur le thème "Étude du monde microbien : nouveaux concepts, nouvelles approches" a été décerné conjointement à Didier Raoult (Aix-Marseille Université) pour son étude sur le répertoire des microbes du tube digestif et l’évolution de son activité antiobiotique et à Chris Bowler (IBENS - Institut de Biologie de l’École normale supérieure) pour sa recherche sur la biodiversité des diatomées.

Né en 1952, Didier Raoult, médecin en maladies infectieuses attiré par la recherche, a monté en 1983 son propre laboratoire ("l’Unité des Rickettsies"), spécialisé dans la culture des bactéries intracellulaires.
La culture et l’identification des microbes nouveaux sont devenues pour lui une passion.
Son laboratoire comprend maintenant plus de 400 personnes.
Il a écrit de nombreuses publications scientifiques, déposé plusieurs brevets et participé à la création de start-up.
En associant culture et diagnostic moléculaire, il a découvert, avec son équipe, 19% des 2000 microbes identifiés chez l’homme, identifié 4 familles de virus dont trois familles de virus géants, et le virophage. Son objectif actuel, après avoir mis en place la "microbial culturomics", est de rechercher de nouveaux antibiotiques produits par les bactéries intestinales.

Le projet de recherche de Didier Raoult a pour objet de poursuivre l’application de la culturomics microbienne à l’analyse exhaustive des microorganismes (bactéries, archébactéries, microeucaryotes, protistes et champignons) du tube digestif et d’utiliser des méthodes à haut débit pour évaluer leur activité antimicrobienne. Des gènes similaires à ceux des bactériocines ou des séquences codant pour des motifs protéiques ayant des activités antibiotiques existent dans le génome de bactéries du microbiote digestif. Didier Raoult souhaite mettre en évidence des activités antibactériennes chez des bactéries nouvellement identifiées et rechercher dans leur génome des gènes codant des peptides non ribosomaux et des polykétide synthases, des complexes protéiques aux activités enzymatiques diverses permettant la synthèse de polykétides, des métabolites secondaires aux activités thérapeutiques diverses (parmi les polykétides, figurent l’érythomycine, la doxycycline, l’amphothéricine et l’ivermectine). Le but est d’utiliser ces voies de biosynthèse pour produire par ingéniérie moléculaire des polykétides et purifier ces substances d’intérêt thérapeutique "naturelles", afin d’ouvrir la voie à de nouvelles armes contre la multirésistance.