Jean-Jacques Muyembe Tamfum


Vous êtes ici

Le Prix Christophe Mérieux 2015 de la Fondation Christophe et Rodolphe Mérieux, doté de 500 000 euros, a été attribué au docteur Jean-Jacques Muyembe pour encourager ses travaux de recherche sur les maladies infectieuses (Ebola) dans le bassin du Congo.

Jean-Jacques Muyembe est docteur en médecine de l’Université Lovanium, agrégé de l’enseignement supérieur en médecine (virologie), doyen honoraire de la Faculté de médecine de Kinshasa et directeur général de l’Institut national de Recherche biomédicale (INRB) de Kinshasa.

Une contribution internationalement reconnue dans la lutte contre Ebola

Le professeur Muyembe a contribué à la découverte de la Fièvre hémorragique à Virus Ebola (FHVE) et a été le premier chercheur à se rendre sur le site de la toute première épidémie qui a eu lieu en 1976 à Yambuku (RDC).
Afin de préciser l’étiologie de cette maladie, il avait ramené avec lui à Kinshasa une infirmière fiévreuse, dont le sang lui a permis d’identifier le nouveau virus à l’Institut de Médecine tropicale d’Anvers en Belgique. Plus récemment, Jean-Jacques Muyembe et son équipe ont apporté leur expertise en Afrique de l’Ouest.

La République démocratique du Congo : un pays fortement touché par le virus Ebola

La République démocratique du Congo reste le pays d’Afrique centrale qui a connu le plus grand nombre d’épidémies (sur une vingtaine décrite en 38 ans) causées par 2 des 3 principales sources pathogènes. Même si ces épidémies sont restées jusque-là contenues dans leur lieu d’éclosion, elles s’accompagnent cependant d’une forte mortalité. Par ailleurs, on assiste à un raccourcissement de l’intervalle de temps entre deux épidémies au cours de ces 20 dernières années. La connaissance du réservoir du virus, sa circulation dans l’interface animaux et homme exposés ainsi que les différents éléments environnementaux favorisant son émergence peuvent contribuer à sa prévention.

Des initiatives scientifiques originales et uniques

À la suite de l’épidémie de Kikwit (RDC) en 1995, le professeur Muyembe a entrepris des recherches sur le virus Ebola. Avec son équipe, il a commencé par décrire les manifestations cliniques de la maladie, à partir d’observations faites dans deux hôpitaux différents, ainsi que les complications tardives ; les aspects épidémiologiques (rôles amplificateurs des hôpitaux et des rites funéraires), virologiques (particules virales en contact avec la peau, dans les poumons, etc.) et thérapeutiques - en essayant pour la première fois la sérothérapie. Il a ainsi réussi à mettre au point des mesures particulières de contrôle d’Ebola, utilisées depuis lors pour la gestion des épidémies en Afrique.
Ces mesures permettent :

  • de reconnaitre la maladie grâce à une définition simple et adaptée au contexte rural,
  • de rompre la chaîne de transmission du virus dans la communauté en isolant le malade dans un centre de traitement,
  • de suivre les contacts pendant 21 jours,
  • de mettre en place les mesures d’hygiène nécessaires pour les enterrements et de sensibiliser les communautés.

Jean-Jacques Muyembe a également expérimenté la transfusion du sang de convalescents d’Ebola sur 8 malades, permettant d’en soigner 7 et constituant ainsi les prémices d’une sérothérapie anti-Ebola actuellement en développement.


Institut national de Recherche biomédicale