Mission archéologique franco-marocaine du site d'Igîlîz


Vous êtes ici

La mission archéologique franco-marocaine du site d&#39;Igîlîz, lauréate du Prix d&#39;archéologie 2015 de la Fondation Simone et Cino del Duca - Institut de France<br />
Sur proposition de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, le Grand Prix d’Archéologie 2015 de la Fondation Simone et Cino Del Duca a été décerné à la mission archéologique franco-marocaine d’Igîlîz (Maroc), dirigée par Jean-Pierre Van Staëvel (Université Paris–Sorbonne, UMR 8167), Ahmed S. Ettahiri (INSAP) et Abdallah Fili (Université d’El Jadida).

Igîlîz, haut lieu de l’histoire du Maroc médiéval

Depuis 2009, le programme de coopération franco-marocain La montagne d’Igîlîz : enquête sur les débuts de l’Empire almohade au Maroc mène l’étude archéologique du site d’Igîlîz dans le Sud marocain.

Découvert en 2004 par Abdallah Fili et Jean-Pierre Van Staëvel, Igîlîz est un haut lieu de l’histoire du Maroc médiéval. C’est là en effet, sur les hauteurs de l’Anti-Atlas, dernière chaîne de montagne avant le Sahara, que se structure au début des années 1120 un vaste mouvement religieux et tribal : la réforme almohade. Conduite à ses débuts par un personnage célèbre au Maroc, le juriste et théologien Ibn Tûmart, cette révolte devait bientôt embraser tout le sud du Maroc, pour aboutir, un quart de siècle plus tard, à la constitution du plus grand empire – l’Empire almohade – que le Maghreb médiéval ait jamais connu. Rapidement marginalisé puis déserté en grande partie, le site fortifié d’Îgîlîz offre la chance unique de pouvoir étudier de larges pans de la vie quotidienne d’une société rurale composée de dévots, de paysans et de guerriers.

Objectifs de la fouille archéologique

Si la période classique de l’histoire de l’Empire almohade est bien connue, il n’en va pas de même des conditions de son apparition. L’objectif principal de la mission archéologique consiste justement à étudier les débuts du mouvement almohade sur la montagne d’Igîlîz. Depuis 2009, les opérations de fouille ont révélé l’existence d’un vaste programme architectural comprenant, à l’intérieur d’un puissant système défensif, une grande résidence aristocratique, un ensemble cultuel composé de deux mosquées et d’autres lieux de dévotion, ainsi que plusieurs quartiers d’habitat.
La mission s’intéresse notamment aux structures sociopolitiques et religieuses caractéristiques de cette société de montagne, mais également aux relations qu’elle entretient avec son environnement, à l’exploitation des ressources naturelles et  à  la  construction  des  paysages  ruraux.

La  mission  archéologique à Igîlîz a plus largement pour objectif de contribuer à la promotion des recherches sur la période médiévale dans le Sud du Maroc. Une convention de partenariat scientifique réunit ses principales institutions de tutelle : la Casa de Velázquez, l’INSAP, l’Université d’El Jadida et l’UMR 8167 "Orient et Méditerranée" (CNRS). La mission archéologique a également développé un important volet de formation des étudiants marocains et français à l’archéologie de terrain et au traitement du mobilier.

Une méthode de fouille adaptée à un milieu difficile

La mission archéologique a développé une méthode de fouille adaptée au site d’Igîlîz, implanté au sommet d’une montagne. L’étude des bâtiments a été précédée par d’importantes opérations de déblaiement des tonnes d’éboulis qui les recouvraient. Grâce à de vastes dégagements en aire ouverte, la fouille privilégie la lecture spatiale la plus exhaustive possible des vestiges, de manière à appréhender les fonctions qui s’attachent aux diverses composantes de ce site inédit. La mission développe également des outils permettant une saisie rapide des structures en topographie, et la restitution des vestiges en 3D.

www.casadevelazquez.org/recherche-scientifique/fouilles-archeologiques/igiliz/presentation-et-objectifs